Le sport s’impose comme un mythe majeur de nos sociétés, pourtant les “affaires” le mettant en question se banalisent si bien que la célébration immédiate des vainqueurs fait place à une interrogation sur les preuves de leurs mérites.
Les auteurs analysent les récentes affaires de dopage (Johnson, Bouras, Virenque) ou de corruption (OM/VA le CIO). L’analyse permet de mieux comprendre pourquoi certains scandales orchestrés de bout en bout par l’institution sportive tendent à la renforcer alors que les affaires débordant les seules frontières du sport la mettent en danger. Elle permet une comparaison entre les affaires sportives et celles des mondes politique et financier. Elle montre comment se transforment les normes sportives et les frontières entre le toléré et l’inadmissible. Ces lignes de démarcation ne se redéfinissent que lorsque se met en place un débat sur les causes de la transgression.
Les logiques commerciales bousculent les hiérarchies traditionnelles lorsque les champions prennent une valeur marchande. Les affaires sont le signe de cette recherche de nouveaux interdits capables, après le professionnalisme et le dopage, de borner les frontières du mythe.