L’expérience extrême est révélatrice des constituants et des conditions de l’expérience « normale », dont le caractère familier fait écran à l’analyse. L’expérience concentrationnaire est prise ici comme révélateur de l’identité. La volonté de témoigner de beaucoup de déportés pendant la détention n’a finalement produit qu’un nombre restreint de témoignages. Le silence délibéré est sans doute l’indicateur le plus saillant du caractère doublement limite de leur expérience : limite du possible et, de ce fait, limite du dicible.
Ce livre approche les récits de vie comme de véritables instruments de reconstruction de l’identité comme image de soi, pour soi et pour autrui.
A partir de trois récits exemplaires — Margareta, Ruth et Myriam — l’auteur nous invite à suivre la constitution du langage de l’indicible. Attentif à l’ambiguïté de toute réalité, Michael Pollak met en question la théorie de Bruno Bettelheim, sur le même sujet, théorie trop exclusivement centrée sur les ressources morales et politiques de la personne.
« Sur ce sujet particulièrement difficile et douloureux, que la banalisation menace et que la sacralisation tend à dérober à l’analyse, cet ouvrage est à la fois courageux et scrupuleux. Attentif à la complexité irréductible de la réalité qu’il étudie, Michael Pollak apporte sa contribution à un débat plus général sur l’articulation de l’individuel et du social dans la constitution et le maintien de l’identité, sans parti pris, ni certitudes pré-construites.
Le Monde
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« Attentif à la complexité irréductible de la réalité qu'il étudie, Michael Pollak apporte sa contribution à un débat plus général sur l'articulation de l'individuel et du social dans la constitution et le maintien de l'identité, sans parti pris ni certitudes préconstruites. »N. LapierreLE MONDE