"Ceci est l'histoire d'un échec": c'est ainsi que commence le journal du Che sur son expédition au Congo en 1965, la première intervention internationaliste cubaine. A la tête d'un groupe de révolutionnaires cubains, le Che arrive au Congo après l'assassinat de Patrice Lumumba pour aider Kabila - l'actuel chef du gouvernement congolais - et d'autres dirigeants du Mouvement de libération à combattre le régime mis en place par les puissances coloniales dont Mobutu deviendra bientôt l'homme fort. Mais la situation du Congo est telle qu'elle met en échec tous les plans stratégiques: l'armée révolutionnaire est indisciplinée et sans convictions idéologiques, les autorités politiques et militaires n'ont pas de rapports avec la population, les divisions tribales interdisent toute unification nationale. Les échecs et les désertions mettent fin à l'expédition et, en juin 1966, une lettre de Fidel Castro convainc le Che de revenir à Cuba préparer une expédition en Amérique latine. Ce sera la Bolivie. Le Che fait ici une analyse lucide et sévère de son expérience mais il nous donne aussi des observations fines pour comprendre la réalité africaine, l'hypocrisie de la politique du bloc occidental face à l'ambiguïté de l'Union soviétique. Il a l'intuition que le conflit fondamental pour la dignité des peuples est celui qui oppose le Nord et le Sud.
“Jamais ce document, conservé dans les archives personnelles du Che, n’avait vu le jour. Pour la première fois, le Che se livre à une sévère autocritique, qui mêle à son incompréhension du continent noir son orgueil de guérillero. ”
Marianne
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« Jamais ce document, conservé dans les archives personnelles du Che, n'avait vu le jour. Le Che se livre à une sévère autocritique, qui mêle à son incompréhension du continent noir son orgueil de guérillero. »Christian HocheMARIANNE