Grande rentrée chez Métailié avec des voix jeunes, trois poètes jamais traduits en français qui s’attaquent avec souffle et panache à l’art du roman : de quoi bousculer la littérature !
Illska (Le Mal) un grand roman politique, européen, contemporain, un grand roman tout court, trois personnages qui se croisent et se fuient, plongés dans une lessiveuse à plein régime qui brasse l’amour l’Holocauste la paternité l’Histoire la jalousie les petits boulots, et une brillante réflexion sur le populisme.
Ou Luanda, chaotique, fantasmatique, poétique, trouée de partout (on cherche du pétrole), avec des personnages incroyables, beaux-parleurs, magouilleurs, regroupés dans un immeuble Yacoubian à l’angolaise, grand squat vertical où coule une source d’eau pure au premier étage tandis qu’on installe un cinéma sur la terrasse. Et Odonato, le nostalgique invétéré, qui peu à peu devient transparent…
Ou la Carinthie, tiens, pourquoi pas, douces montagnes aux forêts profondes et odorantes, paysage bucolique avec grand-mère et confiture, bois coupé, abeilles, lumière, mais quelque chose ne tourne pas rond, comme une faute de goût, un silence un peu trop fort… et le décor s’effondre, toute la Seconde Guerre Mondiale s’invite au milieu des chalets : la résistance slovène, la mort, la torture, la déportation.
Et pour finir, deux alcooliques endurcis : Erasmo Aragón, journaliste salvadorien exilé à Mexico, paranoïaque, hypocondriaque, rongé d’angoisse et de culpabilité, qui cherche à soigner ses problèmes de foie, mais surtout à évacuer la violence de la guerre civile du Salvador, qui, même de loin, continue à le tarauder ; et Sammy, le prolo écossais, un dur au cœur tendre qui se retrouve aveugle suite à une garde à vue un peu musclée, et monologue au fil de ses déambulations dans une langue âpre et terriblement expressive, sous une pluie incessante.
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