José Maria de Queiros est né en 1845 à Povoa do Varzim, dans le Nord-Ouest du Portugal. Il était le fils illégitime d’un haut magistrat et d’une dame de l’aristocratie. Il a étudié le Droit à Coimbra, la très ancienne et très prestigieuse université portugaise. Il a côtoyé le poète socialiste Antero de Quental et l’historien et essayiste politique Teofilo Braga. Ses premiers écrits font déjà état de sa culture internationale, et notamment de sa connaissance de Flaubert. Avocat à Lisbonne, il écrit dans divers journaux et peut même être considéré comme un précurseur au Portugal du feuilleton de fiction dans des quotidiens. Il fait partie de cette « Génération de 70 » qui modifie sans doute bien des données culturelles et politiques du Portugal.
Administrateur civil de la région de Leiria (qui inspirera son premier roman : Le crime du père Amaro), il passe le concours de la diplomatie et est envoyé à la Havane en 1872. Désormais, il vivra très souvent à l’étranger, en particulier en Angleterre. Il fera cependant des séjours réguliers au Portugal. Entre-temps, il s’est marié à une dame de l’aristocratie portugaise. Entre 1893 et1897, il envoie régulièrement, depuis Paris, des Lettres ou des Billets à la Gazeta de Noticias au Brésil. Il cherche à interpréter les évènements à la lumière de ses immenses connaissances et de la pertinence de son esprit, avec une liberté surprenante. Quoique toujours favorable aux idées progressistes, il sait varier les points de vue de manière à pouvoir aller au-delà de toutes les apparences.
En 1889, il s’installe à Paris, où il restera comme consul du Portugal jusqu’à sa mort, dans sa résidence de Neuilly en 1900. Il ne cessera jamais d’écrire : romans, contes, récits journalistiques et une immense correspondance. On peut considérer qu’Eça de Queiros est le principal romancier portugais du XIXè siècle. Il est l’introducteur du réalisme au Portugal, il essayera de l’imposer de façon presque doctrinaire. Son extraordinaire capacité d’analyse et de critique de la société, alliée à une certaine distance, due en partie sans doute à sa position de diplomate, sa fine ironie qui peut aller jusqu’au sarcasme, lui valent des scandales. Ses dernières œuvres font cependant montre d’une sensibilité plus nostalgique, quoique constamment teintée de scepticisme.