Publication : 01/09/2011
Pages : 288
Grand Format
ISBN : 978-2-86424-840-8

C'était pas ma faute

Kristof MAGNUSSON

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20 €
Titre original : Das war ich nicht
Langue originale : Allemand
Traduit par : Gaëlle Guicheney

Jasper, trader dans une grande banque d’investissements à Chicago, ne vit que pour l’avancement de sa carrière. Meike est la traductrice de Henry LaMarck, un auteur de best-sellers qu’elle essaie de retrouver à Chicago car il n'a pas rendu le manuscrit qu’elle doit traduire, ce qui menace sa survie économique. Elle ne sait pas que sa conscience professionnelle de traductrice qui pose des questions, mettant l’auteur face à ses négligences, a fait d’elle la bête noire de l’écrivain, qui s’emploie à l’éviter. Henry LaMarck pour sa part ne peut plus écrire et s'est réfugié incognito dans un hôtel. Tous les trois vont se chercher, se croiser, multiplier les quiproquos dans cette histoire d’argent, de littérature et d’amour.
L’écrivain tombe amoureux d'une photo du regard désespéré du jeune banquier devant l’effritement des cours boursiers. Jasper drague Meike avec une maladresse impressionnante, tout en essayant de dissimuler une erreur de transaction qui mènera sa banque à la faillite et permettra au lecteur de comprendre les faiblesses du système financier et son fonctionnement. Le trio sera obligé de fuir et se retrouvera par hasard dans la même maison, pour le plus grand plaisir du lecteur…

  • « Dans les livres, la littérature peut prendre le pas sur la vraie vie... C'est l'histoire de trois personnes qui n'ont de prime abord aucun point en commun. Jasper, allemand d'origine est devenu trader dans une grande banque d'investissements à Chicago. Néanmoins, il se prend encore et toujours pour «le noyau sur lequel personne n'a envie de tomber quand il mange un clafoutis aux cerises». Henry LaMarck est auteur de best-sellers à l'eau de rose promu à un second prix Pulitzer pour son prochain roman - ce qui signifie pour lui sa mort littéraire... Mais, il vit actuellement l'angoisse de la page blanche alors qu'il a promis devant des millions de téléspectateurs et en présence d'Elton John, la saga du siècle. Et enfin Meike, ex traductrice de «pornos pour ménagères» désormais traductrice attitrée de Henry, a quitté mari et amis pour un «climat vivifiant» en attendant le dit Manuscrit. Tout le monde lui reproche de n'être qu'une «dingue de littérature» qui doit apprendre à couper du bois si elle veut chauffer sa ruine de maison. Trois destins qui grâce - ou à cause - de l'effet papillon vont se croiser quelque fois, se louper souvent et enfin se réunir pour toujours.
    Avec ce deuxième roman, Kristof Magnusson s'éloigne de la mythologie islandaise pour se plonger dans la réalité des mondes financier et éditorial. Sous sa plume, les petits aléas de la vie quotidienne, deviennent des gros tracas devant lesquels ses personnages ne rebutent jamais. Car ce qui fait la force de ces derniers c'est leur altruisme. Certes, ils ont leurs défauts, Jasper le maquignon financier, Meike l'ingénue marginale et Henry le parangon de la célébrité américaine ; mais, grâce à l'écriture rythmée et vive de Magnusson on ressent les choses, on les vit à leur place et on les comprend. Henry LaMarck va retrouver l'inspiration en tombant amoureux d'une photo de Jasper, Jasper va se sauver d'un «colossal problème économique» en devenant le faux conseiller financier de Henry et Meike - ah ! Meike. Elle sortira de sa solitude en sauvant les deux autres, grâce à l'amour qu'elle porte aux livres qu'elle traduit. Finalement l'histoire est irrésumable tellement les quiproquos, les bévues, les déclarations incongrues s'enchaînent et se répondent. Avec ce deuxième roman, Kristof Magnusson offre un livre magistral, à la fois complexe et fluide où les personnages sont attachants et la littérature omniprésente. En définitive, C'était pas ma faute est une histoire qui ne nous arrivera sans doute jamais, mais qu'on dévore d'une traite ! »

    Nadège Badina
    LIBRAIRIE BIRMANN MAJUSCULE (Thonon-les-Bains)
  • « L'auteur a su nous entraîner dans l'univers obscur de la finance, grâce à un vocabulaire simple et des comparaisons explicites.
    Le ballet des trois personnages, oscillant entre quiproquos, mensonges et coïncidences, est tout simplement fascinant. On tremble, on rit et on souhaite de tout notre cœur que la situation s'arrange.
    Un vrai coup de cœur pour un roman frais, drôle et prenant. »

    Nathalie Comte
    LIBRAIRIE DEVELAY (Villefranche-sur-Saône)
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    READING IN THE RAIN
  • Plus d'infos ici.
    EN LISANT EN VOYAGEANT
  • 31 décembre 2011. Plus d'infos ici.
    « Le journal du samedi »
    RSR
  • « Une histoire à la fois réaliste et absurde, racontée avec beaucoup d’humour. »
    Ulrich Schonleber
    MAGAZINE PARIS-BERLIN
  • « Le roman de Kristof Magnusson parle de nous, de notre temps, de ce qui nous attend, faisant avec maestria la démonstration que le roman est un incomparable moyen de déchiffrer le monde et la place de chacun. » Lire l'article entier ici.
    François Eychard
    L’HUMANITE SUPPLEMENT
  • « Une belle réussite littéraire qui mêle avec virtuosité les délires de la finance, le jeu de cache-cache entre les individus et ce qu’il faut d’invraisemblablement loufoque pour donner du piment à une histoire. »
    Pierre Deshusses
    LE MONDE DES LIVRES
  • «…le lecteur peu au fait des mécanismes financiers est initié en douceur aux manipulations bancaires.»
    Claire Devarrieux
    LIBERATION
  • "Comment Jasper le trader coule une grande banque américaine."
    Etienne Dumont
    LA TRIBUNE DE GENEVE
  • "Kristof Magnusson, virtuose des fluctuations amoureuses et des divagations boursières." Lire l'article entier ici.
    Pierre Deshusses
    LE MONDE DES LIVRES

jasper

– Bonjour, Sir. Comment allez-vous ?
– Bien, j'ai répondu.
Ce qui était même la vérité. J'allais bien, malgré la nuit que je venais de passer, à faire la tournée des bars londoniens avec les collègues. Ça, bien sûr, je ne l'ai pas dit à l'hôtesse de l'air. Elle ne tenait pas à en savoir autant. Mais, à vrai dire, j'aurais bien raconté à quelqu'un ce qui s'était passé ces derniers jours. J'aurais bien raconté que je venais de valider avec succès une formation informatique et maîtrisais à présent parfaitement Equinox, notre système de gestion d'ordres clients. La qualification-clé chez nous, pour être nommé à la salle des marchés. J'aurais bien raconté qu'il était maintenant temps pour moi, dans ma stratégie de carrière, de desserrer le frein à main.
La formation Equinox avait duré jusqu'à la veille au soir. Mon chef d'équipe m'avait donné un jour de congé pour que je puisse aller boire un verre avec les collègues de Londres, ou plutôt, comme il l'avait formulé, “pour aller descendre quelques Guinness avec les gars”. Probablement parce que en tout juste deux ans, depuis que j'étais dans son département, je n'avais pas pris de vacances une seule fois. Méfie-toi des opérateurs qui ne laissent jamais leur livre de comptes tout seul, dit-on. J'aurais pourtant difficilement pu transgresser un interdit. En tant que trader junior, j'étais bien trop bas dans la hiérarchie. Je ne prenais pas de vacances parce que le temps passait tellement vite au travail. Parce que j'oubliais de penser. À ce qui m'attendait le soir. Ou pas.
Alors je suis allé “descendre” quelques Guinness avec les gars. Ils parlaient de téléphones portables, de home cinémas et de voitures de sport auxquelles ils concédaient une nature complexe. Contrairement aux femmes. J'ai beau m'intéresser moi aussi aux portables et aux femmes, je ne savais pas quoi ajouter. J'écoutais à peine de toute façon. Je n'arrivais à penser à rien d'autre qu'à Equinox, j'aurais voulu déjà être dans la salle des marchés et mettre mon savoir en pratique.
Au lieu de ça, je m'étais retrouvé dans ce pub de Londres, à boire de la bière beaucoup trop froide. Et en plus il fallait que je me farcisse des considérations sur le football anglais. J'ai demandé aux autres ce qu'ils pensaient de la nomination de Felix Magath au poste d'entraîneur du Schalke. Ils ne connaissaient que le Bayern. Bien sûr, je savais que c'était judicieux d'aller boire un verre avec les collègues, le networking et compagnie. Ça aussi c'était le travail, mais pas assez productif au point de devoir y passer la nuit. Pourquoi ne buvait-on pas simplement deux bières en réglant leur compte aux Tottenham et autres Arsenal, aux Audi TT, Range Rover et collègues féminines, et puis bonne nuit tout le monde ?
Le bar avait fini par fermer. Je suis rentré à l'hôtel et j'avais à peine appuyé sur le bouton de l'ascenseur que Vikram, le fan d'Arsenal natif de Bombay, m'a attrapé par la manche et traîné jusqu'au bar de l'hôtel où ils étaient tous réunis.
–On boit du Jägermeister, mec, m'a-t-il dit comme si, en tant qu'Allemand, je ne pouvais pas dire non. Alors, j'ai bu. Provoqué un silence embarrassé, après avoir déclaré que je n'avais pas de voiture. À trois heures, j'ai fait comme si je devais aller aux toilettes, je suis monté dans ma chambre pour vomir, boire deux litres d'eau, prendre une douche et deux cachets de magnésium, trois de paracétamol, un Pantozol, puis j'ai fait mon sac, pris un taxi pour Heathrow, et, à cinq heures trois, je montais dans cet avion qui me ramenait à Chicago.
L'hôtesse de l'air m'a ôté ma veste et l'a pendue à un cintre sur lequel elle a accroché ma carte d'embarquement comme un numéro de vestiaire. Ensuite elle est revenue avec un verre de champagne. Il a fallu que je prenne sur moi pour que personne ne remarque à quel point j'étais content d'être en business class. Après tout, Rutherford & Gold ne m'offrait pas un cadeau avec ce vol, c'était bien plus une dépense nécessaire. Ils me considéraient à présent comme quelqu'un de performant et ils étaient obligés de bien me traiter. Car, au fond, je pouvais à tout moment aller à la Dresdner Kleinwort ou chez UBS. C'est comme ça que je devais le voir. Ce large siège rétribuait mes quinze heures de travail quotidien. Cet oreiller en mousse Memory, qui enregistrait la forme de ma tête, c'était manifestement ma valeur marchande. Je n'avais pas du tout envie de boire du champagne. Rien qu'à l'odeur, je me suis senti mal. J'ai posé le verre et regardé par le hublot. Il faisait encore nuit. Des lumières clignotaient, des hommes avec des casques antibruit sur les oreilles couraient sous la neige fondue. Mon visage se reflétait dans la vitre. Moi. En business class. J'ai quand même fini par boire une gorgée.
À partir de maintenant, ils allaient me prendre au sérieux, à la banque de Chicago. Je n'étais plus le débutant que les collègues envoyaient chercher un café même s'ils ne voulaient pas de café. Cette formation prouvait que Rutherford & Gold croyait en moi. Maintenant tout irait mieux. Professionnellement. J'aurais sûrement aussi du temps pour une vie privée. Femme. Enfant. Plus tard. Je n'avais que trente et un ans. C'est entre trente et quarante ans qu'il fautflamber.

J'ai dormi assez longtemps, puis je me suis fait apporter une console de jeux que j'ai branchée à l'écran devant moi. Bien que le programme de divertissements ait proposé tous les derniers jeux possibles, j'ai opté pour Tetris. Comme avant, quand j'avais quinze ans, à l'âge de pierre informatique. Dans notre sous-sol à Bochum, là où je jouais avec mes amis jusqu'à ce que je m'endorme, des figures tournantes devant les yeux. À l'époque j'avais des amis. Maintenant c'était l'heure de la carrière. On ne peut pas rester jeune éternellement. Et comme je connaîtrai bientôt la réussite, sûrement qu'à l'occasion j'irai aussi boire une bière avec les collègues de Chicago après le travail. Alors je ferai partie du groupe.
D'un coup, une pression dans mes oreilles. Avait-on déjà amorcé la descente ? Je venais pourtant juste d'atteindre le niveau 15. Il fallait que j'arrive au niveau 18. Les pièces me dévalaient dessus, je les faisais glisser, tourner. Toutes atteignaient la place que je leur avais prévue. Niveau 16. Mes pouces s'agitaient sur le joystick d'avant en arrière, tournaient à droite, à gauche, il fallait que je sois plus rapide, encore plus rapide, et là, d'un coup, le moniteur est devenu bleu. Du ciel, avec quelques nuages. Le logo d'American Airlines est apparu, puis une hôtesse de l'air a fait les recommandations habituelles avant l'atterrissage. J'ai tapé sur tous les boutons du joystick pour remettre le jeu en route, mais sur le moniteur il était seulement écrit : Merci d'écouter l'annonce.
Au-dessous de moi, les lotissements en banlieue de Chicago. De grandes maisons, des terrains qui devenaient de plus en plus petits à mesure que nous approchions de la ville. Devant un centre commercial, un parking en épi. Tous les consommateurs étaient encore en train de dormir. L'Europe se trouvait de nouveau à six fuseaux horaires, là-bas à sa place, dans le passé.
Sur l'écran devant moi, un avion clignotait au-dessus de la carte de l'Amérique du Nord. Temps restant : onze minutes. D'après ma montre, ç'aurait dû être quatorze. Durant les trois minutes suivantes, l'écran a annoncé qu'il restait onze minutes. Mais qu'est-ce que ça pouvait faire, de toute façon je rentrais à Chicago un jour plus tôt que prévu. En fait je ne devais pas retourner avant le lendemain au travail, à la centrale de Rutherford & Gold, LaSalle Street, salle des marchés, bureau 3, Futures et Options, à ma place dans la vingt-neuvième rangée avec les quatre moniteurs, deux en bas, deux en haut, et un panneau blanc au-dessus : Jasper Ludemann – le ü, ils ne l'avaient pas remarqué –, inscrit sur du papier quelconque. Dans un étui plastique, interchangeable à tout moment.

Arrivé à Chicago, j'ai rallumé mon BlackBerry, et un message pense-bête est apparu : Aujourd'hui – Anniversaire mort papa. J'ai cliqué dessus pour le fermer. Je ne pouvais pas me permettre de sentiments maintenant. J'ai fait expédier mes bagages par un coursier jusqu'à mon appartement et pris la ligne bleue du métro aérien direction Loop, comme ils appellent le centre-ville ici. Ils allaient faire une de ces têtes, les autres : hier encore, formation à Londres, beuverie-networking toute la nuit, vol de nuit en business class et, dès le lendemain, retour au poste. De cette manière, j'allais le prouver une bonne fois pour toutes : ce n'était pas une erreur de m'avoir fait passer du back-office à la salle des marchés il y a deux ans. Vers l'avant. Au front.
J'avais acheté un étui plastique pour mettre mon badge professionnel. Il était neuf heures trente-trois lorsque je l'ai glissé dans le lecteur et que les portes de sécurité se sont ouvertes. Dans l'ascenseur je l'ai gardé à la main. Arrivé à la porte d'entrée, je l'ai passé dans le deuxième lecteur. Le signal vert a clignoté, je me suis placé sur les empreintes de pieds prévues sur le sol à cet effet, et j'ai attendu la demi-rotation par laquelle la porte tournante me conduisait dans la salle des marchés. Quarante rangées, une organisation de six cents hommes, mille deux cents téléphones et des milliers d'écran. Je n'ai pas tardé à apercevoir Fixed Income, derrière il y avait notre bureau, je le regardais avec une telle concentration que j'ai failli télescoper une femme. J'ai voulu m'excuser, mais elle avait déjà disparu parmi les emprunts d'États japonais. J'étais trop lent ! Je pensais pourtant m'être enfin débarrassé de cette démarche traînante du back-office.
Alex, mon chef d'équipe, se trouvait à côté de notre stagiaire, le timide Jeff, en train de réajuster de ses mains gigantesques ses lunettes sans monture. Il parlait très vite, mais seule sa bouche semblait bouger, le reste de son visage avait comme toujours l'air étrangement paralysé. Je reconnaissais ma place au drapeau du Schalke que j'avais coincé entre les deux moniteurs supérieurs. Puis j'ai remarqué qu'Alex ne se trouvait pas auprès de Jeff, mais directement à ma place. Il regardait par-dessus l'épaule de quelqu'un. Qui était assis à mon ordinateur. N'était-ce donc pas ma place ? M'étais-je trompé de rangée ? Non, le drapeau bleu roi du Schalke était bien là. Je suis allé dans sa direction en optant pour un “bonjour” calme mais surpris. C'est là que le type assis à mon ordinateur s'est retourné. Tout doucement, comme s'il avait découvert quelque chose sur l'un de mes moniteurs. D'abord je n'avais vu que sa nuque, maintenant je voyais son nez, ses lunettes, son menton qu'il relevait pour regarder Alex, mon chef d'équipe qui avait insisté pour que je prenne une journée de repos aujourd'hui. Au moment où j'ai vu que le type portait une cravate, mon estomac s'est crispé, et un seul mot m'est venu à l'esprit : viré. Dans la salle des marchés, personne ne portait de cravate. C'était quelqu'un qui faisait partie de l'administration. Un de ceux qui nous contrôlaient. J'étais viré. Pourquoi, ça, je ne le savais pas, mais c'était limpide. L'homme à la cravate réinstallait mon ordinateur pour le nouvel employé. Il a fait un signe en direction d'un des moniteurs. En secouant la tête.
Voilà qu'à présent, c'était moi qui marchais plus vite que tous les autres. En direction de la porte tournante, de la sortie.

Islando-allemand, il est né en 1976 à Hambourg.
Après un service civil auprès des sans-logis à New-York, cet organiste de formation a étudié à l'Institut littéraire de Leipzig puis à l'Université de Reykjavik. Maintenant installé à Berlin, il vit de sa plume et de ses traductions de l'islandais.
Sa comédie Crèche pour hommes (2005) a été représentée dans plus d'une trentaine de théâtres, à Berlin. L'adaptation du roman présenté ici a également été mise en scène à Bâle, où elle connaît actuellement un franc succès. Son premier roman, Retour à Reykjavik, a été couronné par le prix littéraire autrichien de Rauris en 2006.

Bibliographie