Publication : 12/03/2009
Pages : 224
Grand Format
ISBN : 978-2-86424-684-8

Les Mangeurs de perles

João AGUIAR

Titre original : Os Comedores de Pérolas
Langue originale : Portugais
Traduit par : Marina Willemssens

Journaliste et écrivain amateur, Adriano découvre que le temps a passé sans qu’il en ait conscience et qu’il n’en ait rien fait. Un suicide manqué lui fait prendre la fuite pour Macao, où il se charge de l’organisation des archives d’un millionnaire chinois.

Mais la ville mythique du jeu et de la Rivière des Perles lui réserve une surprise de taille : il exhume un passé inconnu, peuplé de pirates et de sectes disparues, qui le mènent jusqu’à de mystérieux comptes bancaires bien actuels, et à la découverte d’une série d’assassinats. Avec, en toile de fond, l’angoisse souriante de la prochaine réintégration dans la Chine communiste et de l’effondrement du dernier empire colonial, il se trouve brutalement plongé dans la violence de la réalité. Il devra oublier sa mélancolie et ses réflexions pessimistes sur la vie et le monde pour céder à l’instinct primitif qui le fera lutter pour sa propre survie.


  • « Les mangeurs de perles, de João Aguiar, réussit à rendre cette atmosphère de fin de civilisation, tout en développant une intrigue policière bien troussée. Une découverte. »
    Agnès Noël
    TEMOIGNAGE CHRETIEN

I. HONG-KONG SAN, LE GRAND GÉNÉRAL

5 août

 

 

Ce matin, alors que j’étais à Hông-kóng Miu, j’ai eu une vision.

En soi, le fait n’est pas exceptionnel. Ces derniers temps, depuis que j’ai cessé de prendre mes médicaments, j’ai eu de nombreuses visions ; c’est, je suppose, un effet de la désin­toxication. Mais cette vision-ci était différente parce qu’elle avait un support physique. Ce n’était pas une ombre, c’était une personne en chair et en os.

Bien que cela se soit produit il y a seulement quelques heures, je n’arrive pourtant pas à faire fonctionner ma mémoire comme je le voudrais et je sais que ce mauvais fonctionnement n’a rien à voir avec le fait que j’aie cessé de prendre des médica­ments. Il y a une interférence. Je suis hanté, qui sait, par l’esprit de Camilo Pessanha*…?

Il importe, ici, de donner quelque éclaircissement. Pessanha est devenu, depuis longtemps déjà, une référence obligatoire en cette terre. Si l’on veut se montrer “cultivé”, on cite Pes­sanha. Ce n’est même plus original et ça commence à être lassant. Dans mon cas cependant – c’est probablement ce que tout le monde dit – il ne s’agit pas d’une référence littéraire pédante. Au fond, ce n’est même pas une référence littéraire mais plutôt une rencontre avec mon passé. C’est depuis mes seize ans que Camilo Pessanha et ses barques de fleurs me volent ma tranquillité. C’est depuis mes seize ans que je rêve de Macao et ce rêve n’a été nourri que par la musique d’un poème : “Au loin, les barques de fleurs”.

 

Seul, incessant, le son d’une flûte pleure,

Veuve, gracile, dans l’obscurité tranquille…

 

Il m’a fallu attendre longtemps. Mais maintenant, finale­ment, je vois la Rivière des Perles. Elle resplendit au soleil, lisse et boueuse dans son lit de vase, surchauffée à un point tel que les poissons doivent en être tout en nage. Il est deux heures de l’après-midi, il n’y a ni obscurité tranquille, ni barques, ni fleurs, ni flûtes.

Il n’y a que ce son incessant. Il vient de la fenêtre où l’appareil d’air conditionné pleure sa décadence et m’exaspère de ses plaintes. Wang Kam Meng serait-il offensé si je lui demandais son aide ? En fin de compte, ce n’est pas exactement le genre d’assistance qu’il est censé me donner.

Je vais téléphoner à Daniel pour lui demander conseil. Mais je dois attendre parce qu’il va presque tous les jours déjeuner dans un restaurant de Taipa et que ses déjeuners sont générale­ment longs, très animés et bien digérés. Les revendications de l’air conditionné devront donc attendre et moi aussi. Il vaut mieux penser à autre chose.

Et ma vision ? Voici comment cela s’est produit : ce matin, je me suis éveillé très tôt et mal, je me sentais fort tenté de reprendre mes médicaments. A Lisbonne, Malaquias m’avait prévenu : ça va t’arriver, tu vas te réveiller avec des angoisses, tu auras envie de grimper aux murs. Et quand ça t’arrivera, tu dois immédiatement réagir : fais quelque chose, secoue-toi, sors.

C’est ce que j’ai fait. Je me suis secoué et je suis sorti. Les rues étaient encore désertes et encombrées d’ordures mais cela ne dura pas assez longtemps pour que la solitude et le silence ne me retournent à nouveau contre moi-même. Presque sans que je m’en aperçoive, la ville s’est étirée et s’est mise, elle aussi, à se remuer.

Macao est l’un de ces endroits susceptibles d’offrir au nouveau venu l’illusion qu’il peut se soustraire à la vue des gens, être submergé et anonyme dans le dédale des rues et des impasses de la vieille ville, noyé parmi les maisons, l’humidité, les lacis et les enchevêtrements sauvages de fils électriques qui grimpent à l’assaut des façades et sautent d’un immeuble à l’autre, formant ainsi entre eux des réseaux pirates.

On me dit, et je suis prêt à le croire, que cette illusion ne dure pas longtemps et que le véritable problème, pour un Européen, c’est de ne jamais réussir à passer inaperçu. Mais moi, je ne suis encore que fraîchement arrivé, j’ai donc pu jouir de cette sensation de fugue, pendant les premières heures de la matinée, aidé par une douce petite pluie qui donnait au jour un filtre gris clair sans parvenir à rafraîchir l’air pesant et chaud. J’ai abouti au Bazar Chinois, plus précisément sur la place de la Pagode du Bazar, où les vieux pavés, luisants de pluie, rendaient glissantes les semelles des chaussures.

Quand le petit temple de Hông-kóng Sân a ouvert ses portes, je suis entré pour rendre hommage au dieu (que dirait le père Frazão s’il me voyait !) et j’ai acheté des bâtonnets d’encens à un bonze indifférent qui, aussitôt après, est retourné regarder la télévision, assis sur un sofa recouvert de skaï juste à côté du maître-autel, où était déjà installé un gamin, son fils probablement, qui avait également les yeux collés au récepteur tandis qu’il mastiquait quelque chose. La familiarité de ces gens avec la divinité est extrêmement étonnante.

Le bonze ne m’a plus accordé la moindre attention, absorbé par le programme en chinois d’une station de Hong Kong. J’ai allumé un bâtonnet et je l’ai placé devant la grande image du maître-autel. Le gamin m’a regardé et a eu un sourire ironique.

Cela m’était égal. J’ai une sympathie particulière pour Hông-kóng Sân. Non seulement parce qu’il est le protecteur des canards*, ce que je trouve méritoire, mais aussi parce qu’il est un héros divinisé. Pour moi, ignorant comme je le suis des réalités chinoises, cette qualité le rapproche d’Hercule, des Dioscures ou d’autres héros helléniques. Ce qui, en plein Extrême-Orient, produit une étrange (et peut-être fausse) sensation de familiarité.

Du temps où Hông-kóng Sân était un homme, à l’époque de la dynastie Han, il s’appelait Lêi-Liut et était un grand général, ce qui lui valut la confiance de l’Empereur ainsi que l’ordre de conquérir davantage de terres vers le nord. Il obéit et, un jour, pendant qu’il était en campagne, il tomba dans une embuscade et fut sauvé par un canard qui effaça ou brouilla les traces que le général fugitif laissait dans la boue. Pour cette raison, quand Lêi-Liut fut divinisé et prit le nom de Hông-kóng Sân, il devint également le protecteur des canards.

Comment je sais tout cela ? C’est Wang Kam Meng qui me l’a raconté. Et moi, avec tout ce poids de crétinerie que j’ai ramené de l’autre bout du monde, j’ai fait remarquer que l’on voyait bien que ce dieu devait forcément avoir des affinités avec les canards pour montrer une telle gratitude, étant donné que les hommes n’en ont plus la moindre notion. Heureu­sement, il n’a pas saisi. Ou alors, ce qui est plus probable, il a décidé de ne pas comprendre.

Je me trouvais encore devant le maître-autel ce matin lorsque j’ai eu ma vision. C’est-à-dire lorsque la jeune fille est apparue.

Je ne vais pas faire des grandes descriptions. Les envolées lyriques sont attendrissantes chez un adolescent et ridicules chez un homme d’âge moyen. La jeune fille était, simplement, très jolie – une beauté à la fois fraîche et élaborée. Chinoise ou macanaise, je ne sais pas ; je ne suis pas encore capable de distinguer la différence sauf quand le croisement avec du sang européen est très manifeste. Et ce n’était pas le cas.

Quoi qu’il en soit, cela n’avait pas la moindre importance. Elle offrait un délassement et un réconfort pour les yeux. Ses traits, surtout, m’ont fasciné – ce qui est normal ; ce sont les visages qui m’attirent toujours, en premier lieu. Mais le reste s’accordait parfaitement avec son visage. Ce qui se trouvait sous les jeans bleus et sous la chemise en soie couleur pêche, c’était un corps discrètement superbe : nerveux, mince, doté d’une grâce naturelle dans les mouvements. Un corps, ai-je noté, habitué à être maître de lui.

Mais je suis en train de divaguer. Je ne sais rien d’elle. Rien qu’une chose : de tels vêtements, si simples, si décontractés, sortaient certainement des boutiques les plus élégantes de Hong Kong ou même d’Europe.

Elle a allumé trois bâtonnets devant une “tablette”, une de ces plaques qui représentent les esprits des membres de la famille défunts. Rapidement, elle s’est inclinée trois fois, comme le recommande la coutume, m’a lancé un bref coup d’œil puis est sortie. Lorsque, quelques instants plus tard, je suis arrivé dans la rue, je ne l’ai plus vue.

Sincèrement, je n’en ai pas été contrarié. Je n’espérais ni ne voulais la revoir… alors, pourquoi l’ai-je appelée une vision et pourquoi tout ce récit si tout ça n’était rien de plus qu’une apparition insignifiante ?

Parce qu’elle n’a pas été insignifiante. Pour la première fois depuis… oh, je ne sais combien de mois, pour la première fois depuis une éternité, ma carapace d’indifférence qui a la couleur et le poids du plomb a légèrement tressailli. Pour la première fois, j’ai senti une lueur d’intérêt véritable pour ce qui se passe autour de moi, tout ce monde de gens qui (si on excepte Lei Siu Lam ; lui, il est parvenu à m’intéresser) m’a semblé n’être qu’un continent brumeux, sans autres promesses que l’ennui.

Malaquias serait vraiment bien content devant pareils symptômes. Je lui en parlerai peut-être – mais seulement s’il me téléphone, lui, et j’espère sincèrement qu’il ne le fera pas.

 

 

Plus tard.

 

Les plaintes de l’air conditionné sont devenues si alar­mantes que je l’ai débranché et, avant que la chaleur ne me liquéfie, j’ai téléphoné à Daniel. Ce fut une conversation très caractéristique :

Mon air conditionné se prend pour la flûte de Camilo Pessanha, lui ai-je dit, à peine avait-il décroché.

Il est resté imperturbable :

Tu ne devrais pas boire autant, c’est mauvais pour ton traitement.

Je n’ai rien bu. C’est l’air conditionné qui a bu. Je crois. Il s’est mis à glapir, je l’ai débranché et maintenant je com­mence à être trempé de sueur.

Je comprends. Et tu voudrais que je souffle à sa place ?

Va au diable.

Daniel a eu un bref éclat de rire.

Je connais un magasin qui fait des réparations mais ton appareil appartient à l’administration du Territoire et ce sont eux qui sont tenus de résoudre ce gros problème. Parles-en à Xavier.

J’y ai déjà pensé. Ce ne sera pas embêtant ?

Non. Il doit bien connaître quelqu’un, lui.

Nous nous sommes salués. J’ai suivi son conseil et j’ai téléphoné à Wang Kam Meng qui, comme on pouvait s’y attendre, a un cousin qui travaille dans le service compétent. Ma mince expérience en ce qui concerne les habitudes en Chine et à Macao m’a déjà permis de comprendre que tout le monde a des cousins de tous les côtés et que sans eux la vie ne serait pas possible : guanxi, comme on les appelle, les relations. Et je comprends, également, que le cousin de Wang Kam Meng lui doit une faveur quelconque et que pour l’une ou l’autre raison, ça arrangerait Wang que ce soit moi qui lui doive une faveur. Pour éviter de futures compromissions excessives, je devrai l’inviter à dîner au Hyatt, qui est son endroit favori. Ce sera un sacrifice car, par principe, je n’aime pas manger dans des hôtels. Mais l’air conditionné vaut bien un dîner au Hyatt.

Une de ces multiples choses que je n’ai pas encore com­prises, c’est l’usage que Wang Kam Meng fait de ses noms. A Lisbonne, pendant que je négociais – si on peut le dire ainsi – mon séjour à Macao, toute la correspondance parlait de M. Wang Kam Meng et d’une manière telle que, de temps à autre, je me surprends encore à penser à lui ainsi. Pourtant, lorsque j’ai fait sa connaissance, il s’est présenté à moi en tant que Xavier Wang. Ce qui n’a rien d’extraordinaire ; je savais effectivement déjà qu’à Macao et à Hong Kong de nombreux habitants avaient un prénom chinois et un autre chrétien. Mais, moi je pense que normalement ils choisissent d’utiliser une combinaison des deux ou seulement l’un d’eux. Or, Wang Kam Meng (Xavier), devant moi, a déjà utilisé les deux, alternativement. Et comme le monde extérieur m’était devenu étranger, tout au moins jusqu’à ma vision de ce matin, je n’arrive pas à me rappeler quelles circonstances pourraient expliquer cette oscillation.

Wang Kam Meng (Xavier !) manie magistralement l’art de la réserve cordiale. Je l’ai su avant même d’arriver à Macao – c’est lui qui m’attendait à l’aéroport de Kai Tak, à Hong Kong. Quand je l’ai aperçu, tenant une feuille de papier sur laquelle était inscrit mon nom, j’étais en train de flotter entre ciel et terre, ou du moins c’est ce qu’il me semblait : étourdi par le bruit, le temps passé dans les queues qui se formaient devant l’office de vérification des passeports, le temps passé avec le fonctionnaire minutieux, presque adolescent encore, si fier de son uniforme, si scrupuleux et bureaucratique que l’on voyait clairement combien pesaient sur ses épaules tous les millénaires d’existence de l’Empire du Milieu et quelle affection particu­lière il avait pour l’usage des tampons. Mes médicaments étaient en train de produire leur plein effet – c’étaient les derniers que je devais prendre, sauf en cas de crise aiguë ; Malaquias me les avait donnés surtout pour le vol “et après, tu mets le reste dans un tiroir et tu l’oublies” !

Xavier s’est chargé de tout. D’ailleurs, il s’était déjà occupé de tout avec intelligence et efficacité. Son sourire de bienvenue aussi était intelligent et efficace. Aussitôt dans la voiture, une énorme limousine, en route vers l’embarcadère où nous allions prendre le jetfoil pour Macao, il m’a dit, comme si je l’ignorais :

C’est moi qui vais être votre assistant, ainsi que votre traducteur. Nous allons avoir un bureau au Palais Jaune…

Le legs comporte-t-il beaucoup de textes en chinois ? lui ai-je demandé, simplement pour entretenir la conversation car je connaissais déjà la réponse.

Ah, je ne le sais pas avec certitude parce que les caisses sont scellées et qu’elles se trouvent encore dans le coffre-fort… mais on pense qu’il doit quand même y avoir plus de textes en chinois qu’en portugais…

Xavier a dit cela avec une satisfaction évidente. C’est normal : la présence de nombreux textes chinois dans le legs de Wang Wu ne justifie pas seulement son contrat mais valorise aussi son bagage académique. Presque tous les Macanais cultivés sont bilingues mais, en ce qui concerne l’écriture, c’est autre chose. La majorité d’entre eux ont étudié dans des écoles portugaises. Ils ont appris le cantonais avec les vieilles nounous mais ce sont des analphabètes en chinois – et quand je pense aux trois mille caractères qui en constituent l’essentiel, rien que pour les premières lettres, je ne peux m’empêcher de les comprendre.

Xavier n’est peut-être pas à proprement parler un Macanais. Je ne sais pas ; je n’ai pas encore eu l’occasion (ni l’envie) de le lui demander sans paraître indiscret. Il parle le cantonais, il parle le mandarin et sait déchiffrer les caractères. Je sais peu de choses sur lui, à part cela. Il insiste, aimablement, pour que je l’appelle Xavier – pas question de M. Wang ni de Wang Kam Meng. Mais la familiarité s’arrête là. Ce qui, notons-le, ne me dérange pas, bien au contraire.

Comme assistant, Xavier s’est toujours montré plus que satisfaisant. Il est ponctuel, efficace, s’intéresse au travail et il m’aide même à réagencer le legs, une tâche compliquée parce que les documents conservés dans les caisses – si on en juge
par la première que nous avons déjà ouverte – sont dans
un désordre indescriptible ; tout a été rangé sans ordre ni méthode, jeté indistinctement dans ces superbes coffres en bois de rose (si je pouvais en avoir un… mais, hélas, ils iront au musée du Centre Culturel lorsqu’ils seront tous vides). Impressionné par une telle application, je lui ai demandé – ce fut ma seule pointe de curiosité – si le “Wang” de son nom avait un rapport avec Wang Wu, ce à quoi il a répondu, en riant, qu’il n’avait pas cette chance.

Tout compte fait, je m’entends bien avec Xavier et jusqu’à présent, en réfléchissant bien, je n’ai gardé qu’une seule réserve à son égard. Je lui ai caché mon intérêt pour un sujet histo­rique qui a peu ou rien à voir avec le legs du Commandeur : c’est la prise du Passaléon et le personnage tragique de Vicente Nicolau de Mesquita… mais sur ce sujet, j’écrirai plus tard.

Cet intérêt est né à Lisbonne, il y a peu de temps, alors que, bien loin déjà de mes seize ans et de la fascination des barques de fleurs, je cherchais, sans beaucoup de conviction, à en savoir un minimum décent sur Macao. L’idée de travailler sur le legs ne m’attirait pas encore parce que rien ne m’attirait. Il est donc bien possible qu’à ce moment-là, l’histoire du Passaléon ait réussi à sauver ce qui me reste (bien peu) de santé mentale.

 

João Aguiar est né à Lisbonne en 1943. Journaliste, il est l’auteur de 14 romans, dont la plupart sont traduits en Espagne, en Italie et en Allemagne.

Bibliographie