Publication : 07/04/2023
Pages : 320
Grand Format
ISBN : 979-10-226-1251-7
Couverture HD
Numerique
EAN : 9791022612968

Voyous

Doug Johnstone

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22,50 €
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12,99 €
Titre original : Breakers
Langue originale : Anglais (Écosse)
Traduit par : Marc Amfreville

Tyler est un adolescent débrouillard qui vit avec sa petite sœur dans l’un des quartiers les plus malfamés d’Édimbourg. Sa mère est une junkie et son grand frère, aussi brutal que toxique, l’oblige à participer au cambriolage des maisons huppées de la ville. Au cours d’un vol, une femme est laissée pour morte, mais Tyler apprendra très vite à qui elle était mariée…

Un polar aussi captivant qu’émouvant sur un bon garçon né dans la mauvaise famille. Une histoire implacable mais pleine d’empathie avec des personnages d’une vitalité inoubliable.

  • "Avec Voyous, Doug Johns­tone pro­pose un roman noir, très noir, intense et émou­vant, qui se lit avec une ten­sion en crois­sance expo­nen­tielle au fil des pages." Lire la chronique ici
    Site Le Littéraire
  • "N’était l'ambiance sombre de ces Voyous, il faudrait applaudir avec joie et enthousiasme à ce roman plus que noir qui renoue avec un genre par trop oublié, bouffé par les énervantes histoires de tueurs traumatisés."
    Eric Libiot
    Lire Magazine Littéraire
  • "Décidément, la littérature noire écossaise se porte comme un charme." Lire la chronique ici
    Blog En lisant en écrivant
  • "Le style est assez sobre, efficace, dynamique ; l’histoire découpée comme une excellente série britannique, pas de temps mort, pas de moment de répit, pas d’attente. On court derrière ces personnages. Des premières lignes (oui, vraiment) aux dernières, qui arrivent vite finalement. 300 pages qui passent en un moment. Alors, prenez la bonne décision : lisez-ce livre." Lire la chronique ici
    Site Benzine Magazine

Tyler observait sa sœur tandis que la lumière de l’écran tremblotait sur le visage de la petite fille. Un dessin animé : l’histoire d’un garçon qui découvre un anneau magique et se transforme en super-héroïne, un truc plutôt sympa qui bousculait la définition des sexes. Bean se mordilla le bord des lèvres avant de sourire franchement, et il entrevit le trou, là où la dent de lait était tombée. Il s’était débrouillé pour rassembler les deux livres que donne la souris dans ces cas-là quand elle l’eut mis au courant du tarif en vigueur après avoir posé la question dans la cour de récré. Il trouvait étonnant qu’elle y croie encore, étant donné tout ce qui se passait autour d’elle.

– Bon, il est temps d’aller te coucher, Bean.

Elle fit non de la tête sans détourner les yeux de la télé.

Il saisit la télécommande et tout devint noir mise à part la faible lueur de l’ampoule-témoin dans l’angle de l’écran.

– Il est plus que l’heure, et moi, il va falloir que je sorte bientôt.

Bean se retourna.

– Où elle est, maman ?

– Au lit.

– Elle a trop bu ?

Tyler soupira.

– Elle est fatiguée.

– Elle a trop bu.

Mieux valait qu’elle croie que Angela était saoule, la vérité était encore pire.

Bean jouait avec l’oreille de Mr Panda. Tyler avait fauché cette peluche dans une maison de Merchiston pendant un cambriolage il y avait plusieurs années. Il avait eu honte pendant quelques instants, mais la gamine avait des centaines de jouets alignés sur son lit et Bean aucun. Il se demandait si l’autre fillette avait pleuré en découvrant la disparition de Mr Panda.

– On peut monter sur le toit ?

– Non, viens te coucher.

– S’il te plaît.

– Il y a école demain.

Le menton baissé et les yeux levés vers lui comme un personnage de manga, elle lui jeta un regard suppliant.

– Allez, s’il te plaît…

Tyler jeta un coup d’œil à sa montre. Quelle importance, au fond, vu le contexte ? Il balaya du regard la salle de séjour exiguë, avec ses deux canapés en piteux état, ses dalles de moquette rêche, son radiateur grille-pain dans un coin. Le seul objet de valeur était l’écran plat Sony qu’il avait piqué dans une villa de Cluny Gardens qui donnait sur Blackford Pond. Normalement, ils ne s’embarrassaient pas de téléviseurs, trop lourds à trimballer, mais celui-là, il l’avait pris pour Bean.

– Rien qu’une minute, alors.

Elle sourit et le serra dans ses bras.

– Sérieux, hein ? Il faut que je sorte. Barry va passer me chercher.

La petite fronça les sourcils, et Tyler regretta d’avoir mentionné leur demi-frère. Il lui tendit la main et elle la prit, la paume moite contre la sienne tandis qu’elle marchait derrière lui dans le couloir.

Sur le cageot qui servait de table à côté de la porte d’entrée, il prit les clés, ainsi qu’un crochet qu’il avait bricolé en tordant une tringle à rideau, et une couverture abandonnée en boule sur le sol. Bean était en pyjama et il allait faire froid sur le toit, le moindre souffle d’air tournant au coup de vent à cette hauteur. Les rafales descendaient depuis Liberton Brae, passaient par-dessus l’hôpital et balayaient toute l’étendue du terrain qui bordait Craigmillar Castle. Maintenant que la plupart des autres tours d’habitation avaient été abattues, la leur les prenait de plein fouet.

Il claqua la porte sans la fermer à clé et s’avança dans le couloir, dans la direction opposée à l’ascenseur et à l’appartement où vivaient Barry et Kelly. Barry avait fait décamper une famille de Syriens quelques mois plus tôt, et maintenant les Wallace avaient tout l’étage pour eux, comme une espèce de penthouse au rabais.

Tyler ouvrit la trappe du toit à l’aide de son crochet et fit descendre l’échelle en alu. La couverture sur l’épaule et les clés dans la main, il déverrouilla le cadenas de la porte en acier qui barrait le passage. C’était un accès de service, mais il avait forcé le cadenas d’origine et l’avait remplacé par le sien plusieurs années auparavant et les types de l’entretien ne montaient plus jamais.

Il se pencha vers Bean.

– Vas-y, grimpe, mais avec tes deux mains.

Elle posa Mr Panda par terre et monta à l’échelle. Il l’aida à se hisser jusqu’en haut, puis repoussa la lourde trappe et il sentit le froid sur son visage. Il alluma la lampe-torche de son téléphone et ils s’avancèrent sur la dalle goudronnée et granuleuse jusqu’à l’extrémité ouest de la terrasse où les attendaient deux chaises pliantes. Il en ouvrit une, y prit place et Bean grimpa sur ses genoux pour qu’ils se blottissent ensemble sous la couverture. Il éteignit la lampe-torche et l’obscurité les engloutit.

Ils étaient perchés au quinzième étage de Greendykes House. Face à eux, le bloc identique de Wauchope House – les deux seules tours encore debout dans toute la zone. Elles étaient entourées de terrains vagues et d’un immense chantier où Barratt était en train de construire la résidence Greenacres, des centaines d’appartements et de maisons. C’est ce qu’annonçait le grand panneau publicitaire où on voyait une famille heureuse et tout sourire. Pour l’instant, il n’y avait rien d’autre que des pelleteuses et des tas de gravats, protégés par des fils barbelés et des patrouilles d’agents de sécurité. Sans doute au cas où il prendrait à quelqu’un l’idée de chaparder une pelleteuse, des câbles ou des canalisations. Tyler avait réfléchi à l’organisation d’un pillage de ce genre, mais il était habitué à des vols de moindre envergure.

Il songeait au changement que représenterait l’arrivée soudaine de centaines de nouveaux voisins quand Greenacres serait terminée. En tout cas, rien de pire que le dépotoir que c’était avant, avec ses baraques incendiées et ses boutiques en ruine, ses repaires de drogués et ses planques de gangs. Les rues s’étaient transformées en circuit où pétaradaient des bagnoles et des motos débridées.

Au-delà du chantier clôturé et éclairé comme en plein jour s’étendaient des terrains envahis par la broussaille et des blocs de ciment abandonnés jusqu’au parc futuriste de l’hôpital à Little France. De petits monticules d’herbe bien entretenue et des buissons taillés escaladaient la colline jusqu’à Craigmillar Castle, ses tourelles déchiquetées pointant entre les arbres du sommet. Le lycée de Tyler et l’école de Bean se cachaient derrière le feuillage, à l’abri de leurs grilles et gardées par des caméras de surveillance.

Entre le chantier et le parc, une vaste décharge sauvage, un enchevêtrement de chambres à air, de matelas défoncés, quelques portières de voiture, un pare-brise fendillé, des sacs-poubelles contenant Dieu-sait-quoi, des débris de clôture ayant servi un jour à empêcher quelqu’un d’entrer quelque part. Il distinguait tout ce fatras à la lumière des projecteurs de sécurité du chantier. Il tourna la tête vers Wauchope House, leur tour jumelle. Il n’avait jamais compris pourquoi on n’avait pas démoli ces deux mastodontes en même temps que les autres. Pourquoi ne pas avoir lâché un tapis de bombes sur l’ensemble que formaient Nidrie, Craigmillar et Greendykes et en finir pour de bon ? Au-delà de Wauchope, on avait construit une série de nouvelles maisons, bon marché et collées les unes aux autres, mais un peu moins moches que ce qu’elles avaient remplacé. Derrière Greendykes House se trouvaient Hunter Park et d’autres résidences, tous les terrains en friche des environs d’Édimbourg ayant été réquisitionnés pour des travailleurs faisant la navette avec la ville.

– Raconte-moi encore une fois, dit Bean en se blottissant contre lui.

Une mèche s’était échappée de sa queue-de-cheval brune. Il lui avait donné son bain un peu plus tôt, et elle sentait le shampoing à la fraise.

– C’était une sombre nuit de tempête, déclama-t-il d’une voix théâtrale.

Bean gloussa quand il lui chatouilla les côtes.

– Une nuit funeste qui vit la naissance de la plus grande super-héroïne de tous les temps, Bean Girl, une force du bien destinée à combattre les obscures puissances du mal de Niddrieville.

– Continue.

– Angela n’était qu’une femme comme les autres dans une famille comme les autres quand elle reçut la visite d’extraterrestres qui lui annoncèrent qu’elle allait mettre au monde une très belle petite fille dotée de pouvoirs exceptionnels : elle saurait voler, réduire en poussière de hauts immeubles et bondir par-dessus les montagnes, ses yeux pourraient lancer des rayons laser.

Bean, qui fixait l’hôpital dans le lointain, écarquilla les yeux et produisit avec sa bouche de petits chuintements de laser, tchou-tchou, tchou-tchou…

Tyler poursuivit, inventant la suite au fur et à mesure, attribuant à Bean des pouvoirs extraordinaires et la faisant triompher de tous les méchants. En vérité, sa naissance avait été moins impressionnante. Angela avait perdu les eaux alors qu’elle avait complètement décollé sous les effets conjugués de l’héroïne et de la vodka. Barry et Kelly n’étaient pas dans les parages et ne répondaient pas au téléphone, si bien que Tyler, alors âgé de dix ans, avait dû s’appliquer à la faire redescendre sur terre avant de la conduire à l’hôpital pour qu’on ne lui enlève pas le bébé quand il naîtrait. Il avait appelé une ambulance, mais il y avait eu une série d’agressions violentes dans les parages, et ils refusaient de venir. Il n’y avait pas d’argent pour prendre un taxi, alors ils avaient marché à travers champs, progressant lentement dans le noir, et s’étaient présentés à la maternité sans aucun des papiers nécessaires. Deux heures plus tard, Bethany voyait le jour avec six semaines d’avance, à peine deux kilos et demi, sans doute à cause de l’alcool et des drogues. Tyler fut le premier à la prendre dans ses bras, sa mère encore dans les vapes. Bean et lui étaient tous les deux petits pour leurs âges, un point commun qui les unissait et qui rendait leur lien plus fort que celui que l’un ou l’autre avait avec Angela.

Il sentit que Bean s’affaissait sur ses genoux, ses bras devenaient lourds de fatigue. Il regarda l’hôpital où elle était née, pareil à un vaisseau spatial fluorescent dans la nuit.

Il entendit le bruit de quelqu’un qui grimpait à l’échelle derrière eux, puis le grincement de la trappe métallique qui s’ouvrait.

– Je savais bien que je vous trouverais là, les meufs !

Barry s’approcha et sa silhouette se découpa sur le halo des projecteurs de sécurité du chantier. Tyler ne distinguait pas son visage, rien que les formes de son corps athlétique, la posture de loubard, les poings serrés. Une source de ténèbres, une absence de lumière.

– Elle devrait être au pieu.

– Comme si tu en avais quelque chose à faire.

Barry fit un pas en avant et Tyler sentit Bean sursauter dans ses bras.

Barry observa la fillette pendant un moment, puis il se tourna vers Tyler.

– Amène-toi, ma salope. On a du travail.

2

Il fallait à peine dix minutes en voiture pour passer des quartiers les plus déshérités d’Édimbourg aux résidences des millionnaires. Depuis Niddrie, ils traversèrent Craigmillar en empruntant la route principale, dépassèrent Peffermill et la biscuiterie, l’odeur d’avoine brûlée montant aux narines de Tyler assis à l’arrière. Contournant Cameron Toll, ils se retrouvèrent dans l’opulent Southside. Il se demanda si les habitants de ce quartier connaissaient même l’existence de Niddrie et de Greendykes. Édimbourg était une si petite ville qu’on y vivait au coude à coude, les banquiers d’affaires côtoyant des familles comme les Wallace. La plupart de ces richards ne soupçonnaient même pas qu’ils étaient surveillés et ciblés. Ce secteur était leur terrain de chasse, de Mayfield à The Grange, Morningside et Merchiston, en passant par Newington et Marchmont. De temps à autre, ils poussaient leurs explorations plus loin, jusqu’à New Town et Stockbridge. Histoire de calmer le jeu s’ils avaient failli se faire repérer. Parfois, il valait mieux laisser en jachère le champ de Southside pour que les propriétaires du coin relâchent leur surveillance et baissent la garde.

Ils s’engagèrent dans Mayfield Road, tournèrent dans Relugas Road et continuèrent leur chemin à travers des rues moins fréquentées. Ils évitaient les grands axes et se cantonnaient aux quartiers résidentiels, là où il y avait moins de circulation et plus de chances de passer inaperçus.

Barry était au volant et, à la radio, Forth One diffusait un flot de musique pop sans charme. Kelly, la demi-sœur de Tyler, découpait des lignes de coke sur le manuel d’entretien de la voiture qu’elle avait sorti de la boîte à gants et posé sur ses genoux. Ils roulaient dans la Skoda Octavia gris métallisé de Barry qu’ils avaient volée un an plus tôt devant une maison à Sciennes, où ils avaient déniché les clés dans une coupe posée tout près de la porte d’entrée. Wee Sam, un pote garagiste de Barry, l’avait équipée de nouvelles plaques minéralogiques. L’Octavia était idéale, une voiture sans intérêt, ni voyante ni kitsch, à une période où une voiture sur deux était grise.

Tyler observait Kelly. Grande et massive, les cheveux peroxydés, elle avait vingt ans mais en paraissait plus. Le nez épaté, les hanches lourdes et les épaules carrées, tout en elle était large. Ses cheveux d’un blond éclatant ne poseraient pas de problème pour ce casse, elle les planquait invariablement sous une capuche au cas où il y aurait des caméras de surveillance. Comme Tyler et Barry, elle portait un sweat et un jogging passe-partout, les plus beaux qu’on vendait chez Primark, sans logo ni marque distinctive.

Ils avaient atteint Lauder Road. Les maisons y étaient impressionnantes, mais la rue était large et trop exposée. Barry ralentit mais pas trop pour ne pas se faire remarquer. La vitesse était limitée à 35 kilomètres à l’heure dans toute la ville, ce qui leur permettait de rouler lentement en inspectant les environs sans qu’on les repère.

Kelly sniffa une grosse ligne de coke puis passa la sienne à Barry en lui tenant sous le nez le billet soigneusement roulé pour qu’il n’ait pas à lâcher le volant. Les yeux rivés sur la route, il aspira, secoua la tête et fit jouer ses mâchoires.

Kelly tendit la main et lui passa un doigt sous le nez pour essuyer quelques grains qui étaient restés collés. Elle tendit ensuite son doigt à Barry qui se pencha en avant, et le suçota avec un large sourire.

Tyler regardait par la vitre pour repérer les maisons sans lumière et sans système de sécurité, comme on lui avait appris à le faire. De préférence des pavillons sans mur mitoyen pour que les voisins ne donnent pas l’alarme, mais, étonnamment, cela se produisait très peu souvent. Les gens n’aiment pas se mêler des affaires des autres, surtout quand les affaires en question risquent de leur attirer des ennuis.

– Putain de baraques ! s’exclama Barry, déjà excité par la coke. Ils n’en proposaient jamais à Tyler, d’abord parce qu’ils voulaient se la garder, mais aussi parce qu’ils savaient qu’il refuserait. Il avait vu les effets de la drogue sur leur mère.

Barry tourna à droite pour s’engager dans Dalrymple Crescent, une voie étroite au parcours sinueux. Quelques possibilités dans cette rue. Ce n’était pas une période de vacances scolaires, ces moments où les maisons restaient vides plusieurs semaines et où ils travaillaient le plus. Mais les riches avaient une vie mondaine, ils sortaient dîner, se rendaient à des réceptions, au théâtre ou au cinéma. Et eux n’avaient pas besoin de beaucoup de temps pour mener à bien leur casse, rien que quelques minutes pour entrer et ressortir.

Tyler ne supportait pas l’idée d’être devenu aussi expert que les deux autres en matière de casse. Il aurait voulu ne pas être là mais il n’avait pas le choix. Barry et Kelly avaient besoin de quelqu’un de petit pour se glisser par les étroits vasistas quand les portes étaient verrouillées. Lui pouvait passer et comment dire non ? Barry commençait déjà à envisager d’utiliser Bean à sa place, et Tyler ne le permettrait pas.

Barry roula jusqu’au bout de la rue et tourna à droite dans Findhorn Place, qu’il descendit entièrement avant de tourner de nouveau à droite. Ils firent le tour du pâté de maisons pour laisser le temps à Kelly de se faire une autre ligne et Barry l’imita. Retour à Dalrymple Crescent. Barry avait repéré un pavillon. Tyler aussi mais il n’en avait pas soufflé mot. En passant devant à nouveau, il l’inspecta plus attentivement. Un mur mitoyen, mais aucune fenêtre éclairée dans aucune des deux habitations, et la clôture n’était pas très haute. Pas de boîtier d’alarme, de caméras de surveillance ou d’éclairage de sécurité, quelques arbres aux troncs épais et bien taillés qui pourraient fournir un abri et laissaient supposer la présence d’une cabane à outils bien équipée.

Parfait.

Ils firent une fois de plus le tour du pâté de maisons, Tyler sentant déjà son estomac se nouer et son cœur palpiter. Il pensa à Bean qu’il avait bordée dans son lit avant de quitter l’appartement, blottie contre Mr Panda, la lampe de chevet allumée. Il songea aussi à sa mère, effondrée dans sa chambre, et espéra que Bean ne serait pas réveillée par un cauchemar comme ça lui arrivait fréquemment ces temps-ci.

Ils passèrent une dernière fois devant le 13, Dalrymple Crescent.

– Celle-là, décida Barry avant d’aller se garer une dizaine de mètres plus loin.

Doug JOHNSTONE vit à Édimbourg. Il est l’auteur de plusieurs romans noirs et son roman The Jump a été sélectionné pour le Prix McIlvanney du meilleur roman policier écossais. Il est, par ailleurs, batteur et chanteur dans le groupe de rock d’écrivains écossais Fun Lovin’ Crime Writers (avec Stuart Neville, Chris Brookmyre, Val McDermid, Luca Veste et Mark Billingham).

Bibliographie