Martinez est prisonnier sur une terrasse à Miami, il faut qu’il soit brûlé par le soleil, il doit avoir l’air du « balsero » pour pouvoir rester aux USA. Martinez vivait à La Havane, il était dentiste et amoureux de sa femme, danseuse dans un cabaret ; un soir son ferry a été détourné par deux dissidents vers Miami, mais Martinez ne pouvait envisager de vivre loin de Cuba et loin de sa femme. Il a été le seul passager à refuser de rester aux Etats-Unis. Il y avait pourtant retrouvé son frère, un cadre du Parti devenu clown dans les fêtes enfantines. Son frère lui a offert une bicyclette et il est reparti pour La Havane. Là, personne n’a compris qu’il revienne, sa femme s’était installée avec un voisin et il était suspect. Martinez, désespéré, a alors organisé sa fuite méthodiquement.
Dans une écriture sèche et dépouillée, Jesús Díaz raconte l’exil et les contradictions auxquelles sont confrontés les Cubains, dans l’île et hors de l’île.
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« Le portrait décalé d'un de ces antihéros qui sollicitent d'emblée la sympathie du lecteur. »Philippe NourryLE POINT
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Avec un humour féroce et beaucoup de vitalité, Jesus Diaz décrit ce monde où tout manque -et plus encore que cela. Non seulement le savon, le dentifrice, la nourriture, les moyens de transports et l'électricité, mais aussi la dignité la plus élémentaire. Celle qui va avec la liberté. Dans ce monde-là, les médecins deviennent portiers, les dentistes serveurs et les professeurs se prostituent, à la recherche d'une maigre manne en dollars - distribuée par les touristes, qui pourront ressentir un certain inconfort à la lecture de quelques passages. N'empêche. En dépit de tout cela, le livre tourne autour d'une question lancinante, que l'auteur s'est sans doute posée autant de fois que son personnage : Faut-il partir, quand on est sûr de ne jamais guérir d'un pays si poignant?Raphaelle RérolleLE MONDE