Publication : 06/09/2012
Pages : 224
Grand Format
ISBN : 978 2 86424 881 1
Couverture HD

Hôtel Brasília

João ALMINO

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18 €
Titre original : Cidade livre
Langue originale : Brésilien
Traduit par : Geneviève Leibrich

Une nouvelle capitale est en train de s’élever au centre du Brésil, toutes sortes de gens confluent vers ce nouvel espoir de travail et de vie. Le père du héros se donne pour mission de relater au jour le jour dans ses cahiers cette nouvelle vie en train d’éclore. Il vit à Cidade Livre, la Ville libre, appelée plus tard Nucleo Bandeirante, entre ville provisoire et bidonville, peuplée d’ouvriers, d’ingénieurs, de commerçants et de prostituées. Avec lui, il y a son jeune fils, le narrateur, et ses deux tantes adoptives, Matilde et Francisca, sources d’étonnements et d’émois.
Ce récit de la construction de Brasilia entre 1956 et 1960 mêle les espoirs et les exploits, les constructeurs de la ville, les visiteurs célèbres ou non, les bâtisseurs de société et les rêveurs des sectes qui s’assemblent dans le désert du planalto brésilien.
Au moment où il croit lire un reportage sur une utopie réalisée le lecteur tombe dans les rets du romancier et dans ce tourbillon vertigineux qu’est la subjectivité. Il se perd sur les traces de Valdivino, le paysan du Nordest, et de son mystérieux grand amour, la prophétesse Iris Quelemém qui règne sur le jardin du Salut. Il suit les courses du jeune garçon fasciné par la cycliste aux tresses brunes, l’épopée de l’ouverture de la route Brasilia Belem, les amours clandestines du père, les spéculations financières et les dettes qui le jetteront dans la prison où va le voir son fils adulte pour comprendre ses secrets. João Almino capte les voix qui affluent vers cette ville mythique et les restitue dans un incomparable style transparent à l’image de la lumière de Brasilia.

  • « João Almino relate la construction de Brasilia à travers les yeux d’un enfant élevé par des pionniers ». Lire l'article entier ici.
    Véronique Rossignol
    LIVRES HEBDO
  • « Le Madrid de João Almino » à lire ici.
    Emilie Grangeray
    M LE MAGAZINE DU MONDE
  • « Ville créée ex-nihilo, Brasilia obsède tant Joao Almino que son luxuriant romet met l’écriture en abyme. »
    Dominique Aussenac
    LE MATRICULE DES ANGES
  • « Brasilia, la modernité et les fantômes de l’espoir. ». Lire l'article entier ici.
    Alain Nicolas
    L'HUMANITE
  • « C’est magnifique, et c’est un immense livre que celui de Joao Almino »
    l'HEBDO SUISSE
    SELECTION RENTREE LITTERAIRE
  • « Enquête sur fond de magie noire, menée par un narrateur dont la santé mentale n’est pas garantie, Hôtel Brasilia es surprendra plus d’un. »
    Charles Dinje
    L'AMATEUR DE CIGARE
  • « João Almino a reconstitué dans une ambiance la grande aventure de Brasilia, la nouvelle capitale. ». Lire l'article entier ici.
    Edouard Bailby
    ESPACES LATINOS
  • « Avec Hôtel Brasilia, João Almino nous plonge dans le récit de la construction de la ville. Exhumant les souvenirs de son père, consignés religieusement dans de petits carnets et recueillis au soir de sa vie, l’auteur nous fait connaitre la grande histoire à travers la petite. »
    Alice Lemaire
    TEMOIGNAGE CHRETIEN
  • « Mettre dans la bouche d’un enfant la formidable entreprise que fut la création ex nihilo d’une capitale n’était pas chose aisée. La réussite de ce roman d’atmosphère n’en est que plus louable. »
    Eric Gratzmuller
    NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
  • « João Almino : Rêves et mystères autour de Brasilia. ». Lire l'article entier ici.
    Edouard Bailby
    ESPACES LATINOS
  • « A l’horizon, le spectre de cette ville futuriste, vitrine moderne de la puissance brésilienne à venir, qui surgissait peu à peu du néant, défiant jusqu’aux imaginations les plus fécondes. »
    Suzi Vieira
    BOOKS
  • « La construction de Brasilia en forme d’épopée romanesque. » Lire l'article entier ici.
    Sébastien Lapaque
    LE FIGARO LITTERAIRE
  • « LA CAPITALE BRESILIENNE est sortie de terre en plein désert, entre 1956 et 1960 Irrigué d’une véritable énergie, d’un questionnement permanent et d’une construction littéraire en chantier, ce livre polyphonique mêle fiction et réalité et nous emmène au cœur de la ville utopique. »
    Olivia Marsaud
    AFRIQUE MAGAZINE

Introduction

Sept nuits et un enterrement

J'ai envisagé à un certain moment de me défaire de ce que j'avais recherché et écrit, de laisser mes souvenirs, mes peurs et mes inquiétudes pour des mémoires dans lesquels je relaterais non seulement mon enfance dans la Cidade Livre, ville venue briser le silence qui avait régné pendant des millénaires sur ce plateau, mais aussi mon intérêt pour le journalisme, la rencontre avec ma femme actuelle et la naissance de mes trois enfants, réservant mes enquêtes pour des reportages et me concentrant sur les paroles de papa, paroles que je me suis mis encore à corriger après une conversation avec tante Francisca pendant son enterrement.
Mais non, mon récit contient un mélange de mes souvenirs, de ceux de papa, de mes recherches et des observations de tante Francisca, et j'ai commis l'erreur de le confier à un écrivain qui l'a dépouillé de ses virgules et de ses points et l'a bourré de tournures argotiques et de scènes de violence, qui a prétendu qu'il fallait lui ajouter une dimension morale et philosophique et qui m'a demandé aussi s'il contenait un quelconque enseignement, ce que j'ai trouvé absurde et j'ai donc décidé de l'envoyer à l'éditeur même sans morale, sans philosophie et sans enseignement, agacé ensuite par sa réponse polie selon laquelle mon livre ne cadrait pas avec sa ligne éditoriale.
J'ai songé à vendre ma voiture pour financer l'édition, j'ai supprimé les fioritures et rétabli mes points et mes virgules, car je n'avais pas de temps à perdre avec des filigranes stylistiques et je trouve même que c'est un avantage d'être journaliste : de Lucrécia apercevant un oiseau je ne dirai jamais que la brise soupirait doucement sur son front, ni que sa beauté était émaillée de tendres sourires, ni que ses yeux balayaient l'immensité du cerrado ou planaient avec l'oiseau au-dessus des champs rouges. Quand j'étais à mi-chemin dans ce travail, un critique qui se prétendait mon ami m'a critiqué non seulement sur le style, mais aussi sur le contenu, Cette expérience sera un désastre, a-t-il prédit, et j'ai attribué cette prophétie à un désaccord politique car nous n'étions pas du même bord, il me voyait comme un rétrograde et encore aujourd'hui il passe à côté de moi sans me saluer, mais je lui dois la suggestion de créer un blog et d'y publier cette histoire, à la façon d'un feuilleton du XIXe siècle – ce qui m'a permis de conserver ma voiture.
Je n'ai pas la prétention de savoir tout ce qui s'est passé en ce temps-là, je peux m'être trompé, en avoir trop dit ou pas assez, vous savez que mémoires et recherches sont faillibles et incomplètes, mieux vaut alors avouer d'entrée de jeu que j'ai oublié de nombreux faits et que, parmi ceux dont je me souviens, je ne me les rappelle pas toujours avec certitude ou précision, voilà pourquoi il s'agit d'un texte qui peut être modifié par les lecteurs, comme si j'avais créé une rubrique Wikipédia de cette histoire, avec pour unique règle que je suis le seul à pouvoir toucher à mes souvenirs concernant papa et tante Francisca, et le reste – la description des faits qui donnent l'impression de participer à l'esprit d'une époque – vous autres, lecteurs du blog, pouvez le corriger à loisir, et si vous avez un incident à relater ou un commentaire à faire, ne vous gênez surtout pas.
J'ai ajouté aussi en cours de route quelques opinions personnelles et j'ai corrigé ce que je savais en puisant dans ce qui a été publié jusqu'à l'année 2010, accumulant ainsi une dette considérable envers Isaías P. Ferreira da Silva Junior, dont l'œuvre analyse minutieusement la flore et la faune, les premiers habitants, et suit de près les détails de la construction, faisant œuvre à la fois d'historien, d'anthropologue et de sociologue. Lui-même a une dette encore plus lourde à l'égard de nombreuses autres personnes qui, par le biais de récits historiques, d'analyses sociologiques ou anthropologiques, de mémoires, de témoignages, d'articles dans des journaux, de reportages, de chroniques, de poèmes, de contes et même de romans cherchèrent à composer une fresque sur la Cidade Livre (la Ville Libre, connue aussi sous le nom de Núcleo Bandeirante) à l'époque de la construction de Brasília.
C'est encore chez papa que je trouve l'inspiration pour me pousser à publier ce livre car, quand il s'efforçait de concilier son intérêt croissant pour la construction civile avec son activité de journaliste, il me disait que l'écriture aussi était une construction et que l'on plaçait une brique sur une autre, et n'ayant jamais oublié cet enseignement au fil des ans, j'ai repris son bâton de journaliste et c'est à partir de cet enseignement que je réarrange les briques pour composer ce récit sous sa forme actuelle.
Je remercie enfin João Almino de sa révision. J'ai fait sa connaissance en 1970 quand il a mis les pieds pour la première fois à Brasília et c'est lui qui m'a encouragé à commencer à écrire cette histoire. Jusqu'à présent c'est le seul paragraphe à propos duquel vous, lecteurs de mon blog, avez fait des commentaires parce que vous voulez à tout prix connaître mon nom ou savoir au moins si je suis João Almino ou pas, comme si l'histoire changeait de sens en fonction de qui en est l'auteur, mais patience, je conserve mon anonymat pour la simple raison qu'il me donne davantage de liberté, surtout celle d'être sincère.

Né au Brésil dans le Rio Grande do Norte en 1950, il est l’auteur du Quintet de Brasilia (5 romans situés dans cette ville) ainsi que d’essais de philosophie et de littérature. Il a enseigné à Mexico, Berkeley, Standford et Chicago. Il est actuellement consul général du Brésil à Madrid

Bibliographie