« Le futur n'a jamais aussi bien été abordé que par les écrivains - nous viennent immédiatement à l'esprit des noms comme Philip K. Dick ou Isaac Asimov. Pour cette rentrée 2013, Rosa Montero – que nous aurons le plaisir de recevoir le mercredi 23 janvier en conférence – nous livre sa propre version avec Des larmes sous la pluie (titre tiré d'un dialogue du film Blade Runner de Ridley Scott) publié aux éditions Métailié.
Parfois attendus, souvent redoutés, les robots sont présents dans l'univers de Rosa Montero, mais ceux-ci sont si évolués qu'ils font partie intégrante de la société... du moins, c'est ce qui est dit sur le papier. En effet, s'il y a malheureusement un trait de caractère humain qui perdure avec le temps, c'est bien la peur de la différence. Les techno-humains, ou reps, ont des avantages que nous n'aurons jamais : ils ne vieillissent pas et ne sont pas d'une constitution fragile. En revanche, leur temps de vie est limité à dix ans et, pour éviter des troubles psychologiques, leur enfance est créée de toute pièce et implantée dans leur cerveau. Ils vivent donc en ayant conscience du mensonge de leur passé.
Bruna Husky est détective. Les affaires viennent juste de reprendre quand sa voisine de palier, une androïde, tente de l'assassiner avant de se supprimer en s'arrachant l'œil. Folie passagère ? Notre héroïne n'y croit guère, surtout lorsque des cas similaires se reproduisent. Par quel stratagème les reps perdent-ils le sens commun ? Est-ce à cause d'une drogue ou est-ce une conspiration ?
Rosa Montero se lance dans la littérature dite de genre ou, pour être plus précis, dans un roman d'anticipation mêlant le policier et la science-fiction. Toutefois, il ne serait pas de bon ton de le juger à part dans son œuvre car une sérieuse réflexion sur la coexistence des espèces est menée dans cet ouvrage. Des espèces qui se jugent, qui se pourchassent, qui s'assassinent... en bref, s'installe un climat de terreur qui n'est pas sans rappeler celui de la seconde guerre mondiale. La vision du futur de l'auteur est troublante car, à bien y réfléchir, la fiction pourrait devenir réalité. »
Les libraires aiment