Dans la presse

L’OURS POLAR

Bernard Daguerre

« Trop menacé à Palerme, où il a été gravement blessé par la mafia, l’inspecteur Salvo Riccobono est envoyé par ses supérieurs dans la petite ville  calabraise d’Averno Sullo Julio où il arrive quasiment clandestin. Il y fait le travail ingrat et quotidien de flic ; simplement, en excellent professionnel, il le réalise avec l’efficacité maximale. Au lieu donc de faire des prises sans lendemain de petits dealers, il  met en place des filatures bien rangées ; et petit à petit, le voilà lancé à l’assaut d’une branche de la redoutable ‘Ndrangheta.
Dans cette troisième aventure de son héros, Di Cara, policier lui-même à Palerme, sait décrire le quotidien souvent gris de ces hommes seuls, qui ont tout des croisés modernes tout entiers attachés à leur profession. Le romancier  ébauche quelques portraits rapides et accrocheurs de collègues policiers , il pointe le travail de fourmi des enquêteurs, la satisfaction du travail accompli, l’honnêteté morale de Salvo qui refuse d’aller dans un bistrot un peu louche manifestement trop connu de certains policiers, la pression au quotidien jamais relâchée,  et aussi la cruauté des sbires de la mafia.
De ce récit très réussi de procédure policière, dense et attachant, on pourra aussi noter l’accent mis sur les méfaits du crime organisé et la complicité de beaucoup d’hommes politiques (il n’est que de lire les passages sur la célèbre autoroute de Reggio Di Calabre, « construite » par les sociétés mafieuses et jamais achevée). »