Dans la presse

LE CANARD ENCHAINE

André Rollin

"C'était le 11 septembre en 1973, ce jour-là le général Pinochet prenait le pouvoir au Chili, avec l'aide de la CIA : le président Salvador Allende était tué en son palais de la Moneda bombardé. C'était il y a trente ans. A cette occasion l'écrivain chilien auteur de l'ouvrage "Le vieux qui lisait des romans d'amour" prend sa plume pour se souvenir. Pour témoigner.< Après la mascarade de Londres et le retour "triomphant" de Pinochet dans son pays, Sepulveda ne peut imaginer un procès du dictateur- au Chili, tout en posant cette question :
"Avec cette même justice qui, vingt-quatre heures après la publication dub "Livre noir de la justice chilienne", a fait emprisonner l'éditeur et le directeur éditorial, saisir et interdire le livre et a obligé son auteur, le journaliste Alejandro Matus, à chercher refuge aux Etats-Unis ? "
Ce pays, Sepulveda, l'appelle "l'autre Chili ", " qui a tout un arsenal à son service. Il dispose de la menace mafieuse et constante des forces armées, cette caste parasitaire injustifiée dans une nation d'à peine treize millions d'habitants, et qui dévore plus de 15 % du budget; des forces armées qui au cours des cent trente dernières années n'ont combattu que leur propre peuple désarmé ".
Sepulveda rappelle que deux massacres ont eu lieu dans le désert d'Atacama, l'un à Iquique. Les mineurs s'étaient réfugiés dans une école, l'armée attaque : 2 000 personnes assassinées. L'autre, en 1961, sous le gouvernement d'Eduardo Frei père... pour continuer "l'infâme histoire de l'infamie " d'autres mineurs tombaient sous les balles de l'armée : jamais il ne fut mentionné que le responsable des deux massacres était un officier d'infanterie nommé Augusto Pinochet. Et jamais aucune enquête ne fut menée...
Sepulveda le dit: " J'écris pour résister à l'imposture, à l'escroquerie."