Dans la presse

Le Monde des Livres

Pierre-Edouard Peillon

"Prendre la plume pour dire les plumes qu’on a laissées dans une relation : la métaphore aviaire file, vole, tourbillonne, traverse tout ce récit aussi délicat que l’oisillon recueilli. S'identifiant à cet animal mal en point, Charlie Gilmour, abandonné par son père, découvre que ce dernier avait aussi adopté, trente ans plus tôt, un choucas. L’écho pourrait être un atavisme troublant. II permet surtout au fils d’avoir accès au père à travers le poème que ce dernier avait écrit sur le corvidé. Relire la vie du père pour relire la sienne : c’est à la fois limpide et vertigineux. Petit à petit, l’oiseau ne fait pas son nid : si l'écrivain chemine vers la quiétude qui lui échappait, la pie oscille entre énigme et symbole, à la fois être impénétrable et « girouette pour les angoisses du monde ainsi que pour les [s]iennes »"