Publication : 01/01/2000
Pages : 296
Grand Format
ISBN : 2-86424-339-3

Un Chien qui rêve

Agustina BESSA-LUÍS

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19.06 €
Langue originale : Portugais
Traduit par : Françoise Debecker-Bardin

Il avait épousé Maria Pascoal dans le but de cultiver ce qu’il y a de plus pénible dans une alliance. L’amour qui les réunissait était à la limite, presque, de l’indifférence, et cela le rendait plus fort que toutes les passions embellies de brillants prétextes, comme la beauté, la richesse et le talent.

Et pourtant, c’était cette femme qui avait écrit le livre fameux que Léon avait dû revêtir comme un gant. C’est elle qui l’avait appelé Un chien qui rêve, et rien ne lui convenait mieux. Sauf dans les rares moments où il semblait bondir et gémir de joie, il restait immobile, mi-éveillé, mi-somnolent, poussant de temps en temps de petits grognements, comme s’il poursuivait une proie trop rapide et difficile .

Un chien qui rêve ou le manuscrit volé…

Léon Geta excelle dans l’indolence et l’égocentrisme. Léon ne prête guère attention aux goûts de sa femme, Maria, pour la vitesse et la solitude. Elle meurt en laissant un manuscrit qu’il s’approprie et avec lequel il connaît un succès inattendu. A la mort de Maria, l’indifférence qu’il lui portait se change en fascination car l’amour livre ses batailles dans la mémoire et non dans les faits présents .

Récit prétexte à un tableau de l’âme humaine, ce texte est fulgurant de justesse. Agustina Bessa-Luis dessine la complexité des rapports amoureux et avec sa lucidité habituelle, elle met à jour, grâce à son écriture lumineuse, la course de chacun

  • « Un grand écrivain dont l'œuvre tend un miroir affectueux mais impitoyable à son pays tout entier. »
    Olivier Le Naire
    L'EXPRESS

Agustina Bessa-Luís est née dans la région du Douro en 1922. Son roman A Sibila (La Sibylle) publié en 1954 fut certainement un des textes les plus novateurs de la littérature portugaise. Depuis, cette immense romancière n'a cessé d'écrire, de publier : elle a à son actif une cinquantaine de romans, ainsi que des pièces de théâtre, des chroniques, des nouvelles. Elle décortique la société portugaise, ses racines historiques et son évolution tout le long de ces dernières cinquante années, ses mythes et son actualité, avec une écriture d'une forte densité, aux conclusions pertinentes et de vraies axiomes qui transcendent le récit. Son "dialogue" avec le grand cinéaste Manoel de Oliveira est à l'origine de plusieurs films, soit inspirés de ses romans (Francisca à partir de Fanny Owen, Val Abraham du roman homonyme, Le Principe de l'incertitude du roman homonyme) soit de scénarios expressément écrits (Party). Elle a aussi assumé des charges publiques importantes : la direction d'un quotidien à Porto, puis celle du Théâtre National Portugais à Lisbonne. 
Elle a reçu le Prix Camoes 2004 de la langue portugaise.
Elle est décédée le 3 juin 2019.

Bibliographie