Dans la presse

LIBERATION

Philippe Lançon

"Le Guide triste de Paris rassemble quatorze histoires ou portraits, individuels ou de groupes, évoquant la ville de ces émigrants, personnages de sa jeunesse ou inventions de sa vieillesse. Il y a un peintre méconnu dont les os se brisent car il ne mange pas, préférant "dormir ses repas". Il y a un couple qui manque de rompre à cause d'un chat noir. Il y a l'homme qui "passe sa vie à essayer d'être quelque chose ou quelqu'un qu'il ne serait jamais", écrivain, puis Che Guevara, puis supporter du PSG, ce qui est une belle fin. [...]En évoquant Paris, il garde la simplicité, et sans doute le souvenir de Vallejo, mourant seul, sans argent, sans rien, comme un jeune homme. Celui-ci écrivait : " Je mourrai à Paris sous l'averse,/ un jour dont j'ai déjà le souvenir./ Je mourrai à Paris/ et je ne m'avance pas/ peut-être un jeudi, comme aujourd'hui, en automne. " Il meurt bien à Paris, mais un vendredi saint, le 15 avril 1938. Aragon l'enterre à Montrouge. Ses cendres sont transférées eu cimetière du Montparnasse en 1970 : à l'époque où Bryce-Echenique profite du Paris qu'il va, trente ans plus tard, réinventer.