Dans la presse

PARIS MATCH

Christine Gomariz

A Reykjavik, dans un appartement, on découvre le corps d'un septuagénaire, Holsberg, le crâne fracassé. Les policiers trouvent dans l'ordinateur du vieil homme solitaire des milliers d'images pornographiques. Puis il y a cette photo d'une tombe, celle d'une petite fille de 4 ans morte en 1968. Remontant la piste, l'inspecteur Erlendur va découvrir ce qui lie l'enfant et la victime et s'apercevoir que le passé d'Holsberg cache des événements sinistres, lourds de conséquences sur le destin de plusieurs familles. Ce policier quinquagénaire, divorcé, sombre, se nourrissant mal, affligé d'une douleur à la poitrine, dont la fille droguée revient habiter chez lui, va visiter la mystérieuse "cité des Jarres ", être confronté à sa version moderne, un gigantesque fichier génétique, et être amené à s'interroger sur la paternité et la transmission, questions qui trouvent chez lui un écho très personnel... Le polar scandinave s'est enrichi d'un nouvel auteur très prometteur. Il trace un portrait passionnant de son pays, une petite communauté de 288 000 habitants, ne connaissant pas d'immigration, vivant donc en vase clos. Une société où la criminalité est faible - mais l'apparition de la drogue a changé la donne -, où les liens familiaux, qui forment le coeur de l'intrigue, tiennent une place essentielle. A partir de ces éléments, Arnaldur Indridason bâtit une histoire sombre et mélancolique, fascinante, traversée d'éclairs de violence, comme dans cette scène de prison époustouflante. Et comme son inspecteur Erlendur est un personnage récurrent, on attend avec impatience de le retrouver...