Dans la presse

TEMOIGNAGE CHRETIEN

Arnaud de Montjoye

" Ils étaient trois, Emilio et Antonio, étudiants et fils de famille, et Rosario, née (sic) en haut de la ville de Medellin, dans les rues interdites aux touristes, à la jeunesse dorée, à qui ne fait pas partie des gangs. Rosario Ciseaux, ainsi nommée par ce que, violée à 13 ans, elle punit son agresseur par où il a pêché, à l'aide d'une paire de ciseaux. Rosario qui se bat contre la vie, dans ce " pays qui porte dans ses gènes une lignée de conquistadors et de fils de pute qui se sont ouvert un chemin au fil de la machette; aujourd'hui, la machette est un flingue et nous sommes passés de la fierté à la honte ", dont les baisers ont un goût de mort. Rosario la tueuse, au service des narcotrafiquants et qui embrasse sa cible avant de l'exécuter. Rien d'étonnant qu'Emilio et Antonio tombent amoureux, les contraires s'attirent. C'est à Emilio qu'elle offre son corps, une sensualité désespérée et partageuse, n'est-elle pas la " petite douceur " de parrains impitoyables et bedonnants. Mais c'est à Antonio, le " petit partenaire ", qu'elle se confie, Antonio le narrateur, qui n'ose lui avouer qu'une seule fois qu'il l'aime. Et qu'elle appelle lors qu'à son tour elle reçoit en même temps une balle à bout portant et un baiser et qu'elle confond la douleur de l'amour avec celle de la mort. La Fille aux ciseaux, premier livre traduit de Jorge Franco-Ramos, est juste ça : la description passionnée d'une descente aux enfers amoureux et d'une montée au paradis des illusions. Et le constat désabusé que trois moins une égale zéro.