Dans la presse

LE MONDE

Raphaelle Rérolle

Avec un humour féroce et beaucoup de vitalité, Jesus Diaz décrit ce monde où tout manque -et plus encore que cela. Non seulement le savon, le dentifrice, la nourriture, les moyens de transports et l'électricité, mais aussi la dignité la plus élémentaire. Celle qui va avec la liberté. Dans ce monde-là, les médecins deviennent portiers, les dentistes serveurs et les professeurs se prostituent, à la recherche d'une maigre manne en dollars - distribuée par les touristes, qui pourront ressentir un certain inconfort à la lecture de quelques passages. N'empêche. En dépit de tout cela, le livre tourne autour d'une question lancinante, que l'auteur s'est sans doute posée autant de fois que son personnage : Faut-il partir, quand on est sûr de ne jamais guérir d'un pays si poignant?