Dans la presse

LE MONDE

Jacques Baudou

"La vedette de ce recueil est évidemment la nouvelle dont Stanley Kubrick avait acheté les droits et à partir de laquelle il a développé, avec l'auteur, puis avec d'autres, le script d'un film qu'il n'a jamais réalisé mais que Steven Spielberg a porté à l'écran. Brian Aldiss y a joint deux autres nouvelles dans lesquelles il a repris le personnage de l'enfant-automate à d'autres moments de son histoire. Mais ce ne sont évidemment pas les seuls textes de qualité figurant dans un sommaire étonnamment éclectique puisqu'il va de l'utopie poétique à 1a satire voltairienne (ou swiftienne), de la fable au post-scriptum à son roman Mars blanche sous la forme d'un « dialogue socratique », de la parabole à la vignette cruelle, sans compter la réécriture shakespearienne. Si dans la plupart des nouvelles, Brian Aldiss utilise en virtuose les outils de la science-fiction, il sait également fort bien s'en passer pour parler de vieilles amours ou conter de paradoxaux apologues («Trois genres de solitude»). Cet ensemble de méditations, parfois sarcastiques, sur la condition et la destinée humaine culmine avec une étonnante histoire d'alien : «Steppenpferd». Et il ne faut rater sous aucun prétexte le très savoureux avant-propos... "