Dans la presse

LE MONDE DES POCHES

Bryce-Echenique décrit avec précision et ironie, le monde des oligarchies latino-américaines à travers le regard de Julius, un enfant de six ans. Derrière la superbe villa où il vit, il sent monter l'air contaminé des bidonvilles, il entend les domestiques qui parlent et rient à haute voix. Ce monde, auquel sa famille tourne le dos, est celui qui hante le personnage, non seulement parce qu'il lui est interdit, mais parce qu'il apparaît dans son esprit comme une terre épargnée par la souffrance qu'il rencontre dans sa vie :mort du père et de sa sœur Cynthia. L'ironie est impitoyable, tout y passe, les coutume pudibondes, le racisme voilé sous des diminutifs condescendants, le syncrétisme religieux mais surtout les manies et les frivolités de cette véritable caste péruvienne. On rit, mais persiste en filigrane la lucidité que Julius entretient en secret comme une mascotte cachée qui le dévore et le confine à la plus irrémédiable des solitudes.