Dans la presse

LE VIF/ L'EXPRESS

Ghislain Cotton

"Si une part importante des textes est consacrée aux souvenirs dramatiques de l'époque chilienne et aux anathèmes contre les grandes magouilles d'un certain monde politique, les réflexions de Sepulveda abordent, souvent avec humour et humeur, une grande variété de sujets. Ils concernent aussi bien son amour du football et son mépris de ceux qui dénaturent le sport que son indignation devant un abandon de chien (qui tourne d'ailleurs joyeusement à la confusion du maître) ou encore la splendide histoire du " cinéma du bout du monde ", le premier d'Amérique latine, installé par une sorte de cinéphile fou dans un hameau de quelques maisons, à l'extrême sud de la Terre de Feu. Mais c'est aussi l'amitié que Sepulveda célèbre avec émotion quand il évoque, entre autres, les écrivains Francisco Coloane et " Manolo " Vasquez Montalban, son propre frère, ou son frère de combat Sergio Leiva, abattu au Chili en 1974. On savoure aussi le récit de la genèse du Vieux qui lisait des romans d'amour, " ruminé " pendant une dizaine d'années (selon la tradition des conteurs indiens chez qui l'auteur a vécu de nombreux mois), ses confidences sur " la volonté d'écrire ", ou encore sa rencontre avec le pêcheur qui servit de modèle à Hemingway pour écrire son chef-d'oeuvre: l'histoire d'un vieux qui ne lisait pas des romans d'amour, mais qui ferrait l'espadon."