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Alexie Lorca

"La Ville lumière telle qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être, à travers le regard tendre, triste mais plein d'humour d'un exilé péruvien. Telle est la balade à laquelle nous convie Afredo Bryce-Echenique. Dans les années 60 et 70, pour un Latino-Américain fauché qui a fondé son existence sur l'amour et l'amitié, Paris est la ville de tous les possibles mais aussi de toutes les désillusions. A preuve Roberto : il s'éteint dans un hôpital niçois en murmurant le prénom de la jolie Françoise qui a ensoleillé sa jeunesse mais qu'il n'a su garder. Quant à M. Ojeda, Péruvien noir de cent treize ans, seuls les souvenirs croisés de la si parfaite Mme Salomon et de la fragile Debbie le maintiennent encore en vie. Le Paris de ces années mortes a autant donné que pris à ces personnages de même qu'à leur auteur - dont les éditions Métailié rééditent parallèlement le fabuleux premier roman Un monde pour Julius. Il leur a appris à rêver, à aimer, à souffrir et à observer. Ainsi de Juan, le cœur à gauche -comme "tous les Latino-Américains" de Paris - qui apprend néanmoins d'un ami " Politisé à l'excès " ce que chaque être humain devrait prendre pour devise : "Il est mauvais de croire à outrance à une idée, surtout quand on n'en a qu'une !"